Jacques Renaud Stinfil
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Libera pou nanm yon patri

16 mai 2023
Kè powèt Jacques Renaud Stinfil ap senyen. Li gade anwo, li gade anba. L ap mande tèt li kote Ayiti prale. Ki wout peyi a ap fè la ? Paske kè powèt la ap senyen li chante yon libera pou sove nam peyi a. Eske nou konnen, Libera, nan litiji katolik, se mès yo chante pou lèmò ?
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Requiem patriotique

20 juil. 2022

Tête de Boukman

Pieds nus de la liberté

Le sang du serment scella

Terre Montagneuse Thomas Chérie

Les ombres arrachèrent leur jour à la nuit

Merveilleux triste accouchement

Belle victoire myope de l’agonie d’un temps desséché

Que Néant soit mât de cocagne de votre existence libre

Telle est l’imprécation des très amicales Puissances mortifères contre « l’arrière-cour-monde »

Contre les Zombies qui osent baigner leur regard dans le ciel marin

À l’absurdité humaine seule soit la gloire

Tant bien que mal la vie se redressa

Dans une allure de combat contre ses vieux démons  

La liberté clopinait

Se battait à tous crins pour la vie dans la vallée de la mort

Parfois elle s’abandonnait dans des éternelles contractions de muscles

D’autres fois elle troquait un sourire affamé contre une miette de tubercule sec

D’autre fois encore elle se ceignait la taille en donnant à boire du café à la terre

Mais elle savait dignement convoquer le soleil pour le spectacle de sa symbiose avec la mer  

Et les orchestres aviaires pour donner concert à la tombée de la nuit

En vérité elle savait emballer par la ruse d’une Nature artiste en terre accoucheuse d’impossible

Elle savait brandir la fierté du NON probe

Appeler le soleil compère ou reine

Elle savait jauger une goutte de sueur sur la langue

Disparaître à l’horizon du devant-jour dignité en bandoulière

Elle savait aussi illusionner sa descente aux enfers

Appeler l’encens pour ses chutes mémorables 

Jusqu’à ce qu’elle ne sache plus qu’elle savait

Les griffes des rapaces pianotent crescendo à l’unisson ses entrailles

Les élites chantent et dansent

Et l’air s’alourdit du banda d’un Groupe de corps nuisibles  

Noyau où se tient la comptabilité du destin des damnés de la terre

Les vins orgiaques giclent depuis l’épanchement du sang noir populaire

Ravivent le désir animal de la perfidie internationale

À l’aliénation coloniale seule soit la gloire

Quand la victime encense son bourreau

L’heure est grave

Jadis la mort inventa la liberté du sol

De nos jours elle la chante avec nostalgie

Ci-gît le debout primordial d’un rêve vital

Maudites lettres face aux rendez-vous de l’histoire

Heureux donc les Sambas qui nagent encore dans l’œil du cyclone sans sourciller

Que la paix soit avec leurs armes patriotiques dirait Baron Samedi

Ainsi soit-il

Ayibobo

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Un ultime soir

07 oct. 2021

Un ultime soir

Comme le soir des Va-nu-pieds et des Sans-voix

Entonnant la Marseillaise dans la poésie de la Dessalinienne

Soir de la fulgurance mystique d’un im-monde gros d’un monde

Soir réinventant Le Petit Samedi Soir d’un verbe désormais libre

En chair et en os

Au nom de cette nouvelle lodyans

Du clair de lune pour ta tombe, Antoinette !

L’escadron de la mort

(Monferrier Dorval)

Encore victime de son cynisme radical

La foudre sort ses crocs

Et te croche rageusement en reniflant le procès du procès

Méthodique elle l’est

Mais ne sait enseigner son art

Que par les exemples des soldats et artisans de la mort

Le verbe perd ainsi son combat

Happé par la vacuité du front

Bâillonné par la mutité de la force brute

Par le bruissement de l’interdit

Le terrain est libre

Il reste hélas l’escadron de la mort et une poésie en perdition

Entre les deux

Un cimetière se reposant en paix

Et ses relents amusant les Vautours aux alentours

Sous le clin d’œil performatif de l’Aigle

Où sont passées les toges 

Elles sont occupées à voiler la laideur

Répondrait-on

Maintenant que le mensonge est nu

On sait quels nombrils se prostituent avec l’Establishment  

Quelle dignité vaut son pesant de corruption

Que l’avenir se cherche dans une botte de foin

Quoi qu’il en soit

Le deuil ne crachera pas sur ta tombe

L’ironie du deuil

(Jovenel Moïse)

Corruption cinq fois

Zéro fois procès du procès

Entre la couleuvre et sa queue

Le combat défierait l’intelligence

S’il ne dépliait pas sous les yeux de l’innocence la (tauto)logique  de la sang-sue

Mais de là à cette rage qui s’est abattue sur toi

Dans cet angle de l’avers et du revers

La gêne est incommensurable

Elle nomme la profondeur abyssale du mal

Oui j’y pense

De plus en plus sérieusement

Depuis ce mal-être d’une vie en mal d’existence

À la manière du poète qui fait invoquer l’Afrique par un grain de sel

Je vois dans cet entrechoc le calvaire d’un projet de faire-monde

Condamné pour son insolence mais aussi par l’aliénation

Enfin l’appel populaire de l’Ultime soit pour (re)naître ou disparaître

Sur ce coup le hasard n’est pas assez rusé

On souhaitait tout de même qu’il triche

Pour déjouer cette danse sur le volcan

Au contraire

Se poursuivent tranquillement le complot contre le peuple

La tempête macabre du gain

Le chassé-croisé de la trahison

Dès lors confisqué par la compromission et la soumission

L’élan du bien-être et de la souveraineté tourne le dos aux espérances de l’Oncle

Choyer la nécessité politique des mains salles

Violer l’innocence de la promesse

Accoucher la vie de sa mort

Courtiser dans l’œuf les casques bottés

Telle est la vocation de l’élite 

Ainsi parla l’Oncle Sam

Ainsi le tour a été joué

Et toi tu as bien joué

L’enquête se poursuivant

L’Ordre viendra du fin fond d’un désordre pourri

Si tu te reposes en paix

Ce qu’il reste de ton œuvre brillera en stèle tombale au musée de la propagande

Sous les reflets de n’importe quelle tombe du soldat inconnu

Exodos

Aidée par ses tripes et ses angoisses

Elle se lève péniblement

Mais gravement et décidément

En direction de l’horizon mystificateur

Elle poursuit vigoureusement sa migration

Innervée de rêves et de promesses

Scandée de douleurs et de désespoirs

Ponctuée de cauchemars et de deuils

Finalement

Persuadée de son pouvoir d’abattre l’hypocrisie de l’Universel

L’Indignation agite courageusement son étendard de la dignité

Depuis le pont de Del Rio jusqu’au département d’État

En clamant haut fort son bel axiome

Le visage humain sait démentir le Monstre, quand il advient

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L’hexagramme de la mort

06 oct. 2021

(Antoinette  Duclaire)

Du clair de lune pour ta tombe

J’aime les personnes qui mâchent tranquillement leur mort au seuil de la mort

Mais ce jourd’hui je suis désespéré

J’ai retrouvé la saveur de mes larmes

Elles pleuvent sel à verse

Inondent mes joues

Flots terribles, impétueux et indomptables

Comme s’ils voulaient réveiller les zombies

Et fermer sa gueule au volcan assassin

En un rien de temps

Ma langue n’était plus capable de passer à gué

Bouche en crue !

Le voici donc

Le point de départ des pérégrinations d’un point d’interrogation infatigable

Ainsi

La nuit ne dort plus

Le jour se découvre nuit blanche

Pourquoi cette fois

Pourquoi une fois

Pourquoi

Ah ici ritournelle des fous de Saint-Antoine

Mais qui dévoilerait à l’intelligence

Le lieu de sa revanche fondatrice sur elle-même

L’urgence d’enquêter sur l’enquête

De faire le procès du procès

De mettre la main sur la main cachée gangreneuse et démêler son secret 

A savoir 

La face de l’ombre est l’ombre de sa face

Donc de retrouver la clé de la mounité

Jetée dans la béance du reste-avec et de la haine de soi

Qu’il y ait encore la possibilité de voir dans les yeux de l’enfance

Le sacrifice de la mort pour la vie digne

Du clair de lune pour ta tombe

Que le coude-à-coude de femmes et d’hommes de cette contrée de la terre

Puisse libérer le grand rêve ancestral du véritable universel

Du clair de lune pour ta tombe

Pour de nouveaux lodyanseurs et nouvelles lodyanseuses du soir

Un ultime soir

Comme le soir des Va-nu-pieds et des Sans-voix

Entonnant la Marseillaise dans la poésie de la Dessalinienne

Soir de la fulgurance mystique d’un im-monde gros d’un monde

Soir réinventant Le Petit Samedi Soir d’un verbe désormais libre

En chair et en os

Au nom de cette nouvelle lodyans

Du clair de lune pour ta tombe, Antoinette !

L’escadron de la mort

(Monferrier Dorval)

Encore victime de son cynisme radical

La foudre sort ses crocs

Et te croche rageusement en reniflant le procès du procès

Méthodique elle l’est

Mais ne sait enseigner son art

Que par les exemples des soldats et artisans de la mort

Le verbe perd ainsi son combat

Happé par la vacuité du front

Bâillonné par la mutité de la force brute

Par le bruissement de l’interdit

Le terrain est libre

Il reste hélas l’escadron de la mort et une poésie en perdition

Entre les deux

Un cimetière se reposant en paix

Et ses relents amusant les Vautours aux alentours

Sous le clin d’œil performatif de l’Aigle

Où sont passées les toges 

Elles sont occupées à voiler la laideur

Répondrait-on

Maintenant que le mensonge est nu

On sait quels nombrils se prostituent avec l’Establishment  

Quelle dignité vaut son pesant de corruption

Que l’avenir se cherche dans une botte de foin

Quoi qu’il en soit

Le deuil ne crachera pas sur ta tombe

L’ironie du deuil

(Jovenel Moïse)

Corruption cinq fois

Zéro fois procès du procès

Entre la couleuvre et sa queue

Le combat défierait l’intelligence

S’il ne dépliait pas sous les yeux de l’innocence la (tauto)logique  de la sang-sue

Mais de là à cette rage qui s’est abattue sur toi

Dans cet angle de l’avers et du revers

La gêne est incommensurable

Elle nomme la profondeur abyssale du mal

Oui j’y pense

De plus en plus sérieusement

Depuis ce mal-être d’une vie en mal d’existence

À la manière du poète qui fait invoquer l’Afrique par un grain de sel

Je vois dans cet entrechoc le calvaire d’un projet de faire-monde

Condamné pour son insolence mais aussi par l’aliénation

Enfin l’appel populaire de l’Ultime soit pour (re)naître ou disparaître

Sur ce coup le hasard n’est pas assez rusé

On souhaitait tout de même qu’il triche

Pour déjouer cette danse sur le volcan

Au contraire

Se poursuivent tranquillement le complot contre le peuple

La tempête macabre du gain

Le chassé-croisé de la trahison

Dès lors confisqué par la compromission et la soumission

L’élan du bien-être et de la souveraineté tourne le dos aux espérances de l’Oncle

Choyer la nécessité politique des mains salles

Violer l’innocence de la promesse

Accoucher la vie de sa mort

Courtiser dans l’œuf les casques bottés

Telle est la vocation de l’élite 

Ainsi parla l’Oncle Sam

Ainsi le tour a été joué

Et toi tu as bien joué

L’enquête se poursuivant

L’Ordre viendra du fin fond d’un désordre pourri

Si tu te reposes en paix

Ce qu’il reste de ton œuvre brillera en stèle tombale au musée de la propagande

Sous les reflets de n’importe quelle tombe du soldat inconnu

Exodos

Aidée par ses tripes et ses angoisses

Elle se lève péniblement

Mais gravement et décidément

En direction de l’horizon mystificateur

Elle poursuit vigoureusement sa migration

Innervée de rêves et de promesses

Scandée de douleurs et de désespoirs

Ponctuée de cauchemars et de deuils

Finalement

Persuadée de son pouvoir d’abattre l’hypocrisie de l’Universel

L’Indignation agite courageusement son étendard de la dignité

Depuis le pont de Del Rio jusqu’au département d’État

En clamant haut fort son bel axiome

Le visage humain sait démentir le Monstre, quand il advient

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